Modèles de lettre pour demander à annuler une vente pour des vices cachés

Relecture le par Gaël THIRION © Lettres-Gratuites.com

Comme le précise l'Article 1641 du Code civil, le vendeur est tenu de garantir la chose vendue contre les défauts cachés qui la rendent impropre à l’usage auquel on la destine ou qui diminuent tellement cet usage que l’acheteur ne l’aurait pas acquise ou n’en aurait donné qu’un moindre prix, s’il en avait eu connaissance.

Ce principe s’applique à tous les types de biens meubles et immeubles : véhicules, appareils électroménagers, meubles, produits électroniques, mais aussi les biens immobiliers. La garantie légale des vices cachés concerne aussi bien les biens neufs que d’occasion, qu’ils soient vendus entre particuliers, par des commerçants ou des fabricants.

Pour que cette garantie puisse être invoquée, il faut que le vice soit antérieur à la vente, non apparent au moment de l’achat et qu’il affecte réellement l’usage du bien. Tous les vendeurs sont tenus par cette obligation, même s’ils ignoraient l’existence du défaut. Lorsqu’il s’agit d’un vendeur professionnel, il est en principe présumé connaître le vice. En revanche, cette garantie ne s’applique pas toujours lors d’une vente aux enchères publiques, sauf cas particulier.

Dans cet article, nous vous expliquons comment annuler un achat pour cause de vice caché grâce à nos conseils d'experts et nous mettons à votre disposition des modèles de lettre pour dénoncer un vice caché et demander l’annulation d’une vente. Nos exemples sont à télécharger gratuitement au format Word ou PDF pour être facilement adaptés.

Exemples de courrier pour résilier la vente pour vice caché (Word ou PDF)

1 - Annulation de la vente d'une voiture après de nombreuses pannes (vice caché)

Lorsqu’un acheteur découvre que son véhicule récemment acquis présente des pannes graves récurrentes révélant un vice caché, il peut demander l’annulation de la vente et le remboursement du prix payé. Le modèle ci-dessous permet de formaliser cette démarche auprès du vendeur ou du concessionnaire concerné. Cette lettre peut être adaptée à tout type de bien vendu comportant un défaut non apparent lors de la vente.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 22 octobre 2025

Objet : Demande d’annulation de la vente pour vice caché - LRAR

Monsieur,

Le [date], j’ai acquis au sein de votre concession le véhicule d’occasion [marque et modèle], immatriculé [numéro d’immatriculation] pour un montant de [prix].

Or, dans les semaines qui ont suivi, j’ai constaté plusieurs dysfonctionnements majeurs affectant le bon fonctionnement du véhicule. Le GPS intégré ne s’allume plus, la centralisation des portes est hors service, et malgré plusieurs interventions en atelier, ces anomalies persistent. Par ailleurs, des pannes mécaniques graves sont survenues en l’espace de dix-huit mois, alors que la voiture totalise à peine 30 000 km : rupture de la courroie de distribution, défaillance de la pompe à huile, de la pompe de direction assistée et de l’alternateur, comme en attestent les factures de réparation ci-jointes.

Face à ces incidents répétés et après avoir pris contact par téléphone avec vous et n'ayant eu comme réponse que "vous n'étiez pas responsable de ces pannes", j’ai mandaté un expert automobile indépendant via mon assurance. Le rapport d’expertise du [date] conclut à l’existence d’un vice caché affectant le véhicule, rendant celui-ci impropre à l’usage normal auquel il était destiné au sens de l'Article 1641 du Code civil.

En conséquence, je vous demande par la présente la résolution de la vente du véhicule concerné et le remboursement intégral des sommes versées lors de son acquisition, soit [montant en euros], ainsi que le remboursement des frais de réparation et d’expertise que j’ai dû engager comme me l'y autorise l'Article 1645 du Code civil.

À défaut de réponse satisfaisante sous quinzaine, je me verrai contraint(e) de saisir le tribunal judiciaire de [ville] afin de faire valoir mes droits et d’obtenir, le cas échéant, des dommages et intérêts pour le préjudice subi.

Dans cette attente, je vous prie d'agréer, Monsieur, à mes salutations distinguées.

2 - Annuler un achat après la découverte de nombreux vices cachés

Ce second modèle de lettre est pensé pour formaliser la demande d’annulation d’un achat à la suite de la découverte de vices cachés sur un bien de consommation. Il permet de présenter clairement les faits, d’indiquer les défauts rencontrés, de joindre les preuves (factures, constats, rapports techniques) et de formuler la demande de remboursement ou de résolution de la vente. Ce format est adapté à tout type de produit, qu’il s’agisse d’un appareil électroménager, d’un matériel informatique, d’un meuble ou de tout autre bien affecté par des défaillances multiples non apparentes lors de l’achat.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 22 octobre 2025

Objet : Demande d’annulation de la vente pour vice caché - LRAR

Madame, Monsieur,

Le [date], j’ai acheté dans votre magasin un [désignation précise du produit – marque, modèle] pour un montant de [montant] euros.

Or, dès les premières semaines d’utilisation, le produit a présenté plusieurs pannes successives rendant son usage particulièrement difficile, voire impossible. Malgré les réparations effectuées à chaque fois, les mêmes défaillances réapparaissent de manière récurrente, ce qui révèle manifestement l’existence d’un vice caché affectant son bon fonctionnement au sens de l'Article 1641 du Code civil.

Comme en atteste le rapport du réparateur en date du [date] ci-joint, les défauts observés ne peuvent être imputés à une mauvaise utilisation, mais bien à une défaillance d’origine.

En conséquence, je vous demande de bien vouloir procéder à la résolution de la vente et de me rembourser la somme totale de [montant] euros, correspondant au prix d’achat du produit, ainsi qu’aux frais engagés pour les réparations déjà effectuées conformément à l'Article 1644 du Code civil.

Sans réponse favorable de votre part sous huit jours, je me verrai dans l’obligation de saisir le tribunal compétent de [ville] afin de faire valoir mes droits et d’obtenir, le cas échéant, une indemnisation pour le préjudice subi.

A défaut d'un accord amiable, je n'aurai d'autres choix que de saisir le tribunal d'instance de [ville] pour faire valoir mes droits.

Dans l’attente de votre retour, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, à mes salutations distinguées.

Comment faire annuler un achat pour vice caché ?

Lorsqu’un acheteur découvre un vice caché affectant un bien, il dispose de deux options : demander l’annulation pure et simple de la vente (action rédhibitoire) ou solliciter une réduction du prix (action estimatoire). Dans les deux cas, la démarche doit être justifiée par des preuves solides : rapport d’expertise indépendante, devis de réparation, constat d’huissier ou photos détaillées du défaut. Une expertise judiciaire peut également être sollicitée pour établir la nature du vice et son antériorité à la vente.

Conformément à l’Article 1648 du Code civil, l’acheteur dispose de 2 ans à compter de la découverte du vice pour engager une action auprès du vendeur, sans dépasser le délai de prescription général de 5 ans prévus à l'Article 2224 du Code civil. Il est donc essentiel d’agir rapidement dès la constatation de la conformité du bien.

En cas d’annulation de la vente, l’acheteur doit restituer le bien et obtenir le remboursement intégral du prix payé. S’il opte pour une réduction du prix, le montant doit être proportionnel à la perte de valeur ou à la limitation d’usage du bien (Article 1644 du Code civil). Aussi dans le cadre d'une procédure judiciaire, le vendeur pourrait être condamné à rembourser à l'acquéreur les frais d'expertise et tous les frais annexes, voire à verser des dommages et intérêts lorsque le vendeur était conscient du vice.

Mais avant toute action judiciaire, il est recommandé de tenter une conciliation amiable ou de saisir un service de médiation de la consommation. En cas d’échec, le litige pourra être porté devant le tribunal compétent (souvent le tribunal judiciaire du lieu où demeure le vendeur).

Le conseil de l'expert : lorsque le vendeur est un professionnel, il est réputé avoir connaissance du vice, ce qui renforce la position de l’acheteur.

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