Peut-on rompre un contrat d'apprentissage ou de professionnalisation ?
Le contrat d'apprentissage qui relève de l'Article L6221-1 du Code du travail peut être rompu par l'employeur ou l'apprenti sans justification ni préavis ou indemnité durant une période d'essai correspondant aux 45 premiers jours de travail dans l'entreprise qu'ils soient consécutifs ou non (Article L6222-18 du Code du travail). Après cette période, la rupture anticipée du contrat reste possible et peut se faire à l'amiable par accord mutuel des parties ou à l'initiative du salarié à la suite de l'obtention de son diplôme et en respectant un délai de préavis de 2 mois (Article L6222-19 du Code du travail).
En cas de faute de l'employeur ou de manquement à ses obligations, l'apprenti peut également obtenir la résiliation du contrat auprès du Conseil des prud'hommes. Inversement, en cas de faute grave de l'apprenti ou de son inaptitude médicale ou professionnelle, l'employeur pourra rompre le contrat en suivant la procédure de licenciement pour motif personnel. Plus rarement, c'est la Direccte qui peut mettre fin au contrat d'alternance après enquête d'un inspecteur du travail en cas de mise en danger de l'apprenti, d'une discrimination ou d'une situation de harcèlement par exemple.
Le contrat de professionnalisation valablement conclu au sens des Articles L6325-1 et suivants du Code du travail peut être rompu à l'initiative des parties pendant la période d'essai, par un accord écrit à l'amiable, en cas de force majeure, d'inaptitude médicale ou par décision du Conseil des prud'hommes en raison de la faute du salarié ou de l'employeur. Le salarié qui peut justifier d'une embauche en CDI peut également mettre fin au contrat de professionnalisation en respectant un préavis qui varie selon la durée du contrat comme pour un CDD classique.
Toute rupture abusive du contrat pourrait être sanctionnée du paiement de dommages et intérêt au profit de l'autre partie.
Comment résilier un contrat d'alternance ?
Que l'initiative revienne au salarié ou à l'employeur, la rupture d'un contrat d'alternance doit faire l'objet d'un écrit en respectant les conditions de fond et de forme qui s'applique selon le contexte (démission, licenciement, accord amiable, etc). Voici quelques conseils de rédaction :
- Exprimez clairement votre intention de rompre le contrat. Indiquez le type de rupture (à l’amiable, pour faute, etc.) et mentionnez les articles du Code du travail pertinents pour appuyer votre démarche.
- Assurez-vous que votre lettre respecte les exigences légales, telles que la mention de la période d’essai si applicable, le préavis à respecter, et les motifs légitimes de rupture. Cela garantit la validité juridique de votre démarche.
- Précisez les actions à venir, comme la date de fin de contrat, les modalités de restitution du matériel, ou l’organisation d’un entretien de départ. Cela facilite la transition et clarifie les attentes des deux parties.