Modèles de lettre de demande d'indulgence pour lever une suspension de permis

Relecture le par Gaël THIRION © Lettres-Gratuites.com

Les forces de l'ordre constatant une infraction grave peuvent transmettre au préfet une copie du procès-verbal pour qu'il ordonne une suspension administrative du permis de conduire. Cette décision, prise généralement dans un délai de 72 heures (ou jusqu'à 120 heures en cas de conduite sous alcool ou stupéfiants), peut intervenir même sans rétention immédiate du permis par un agent verbalisateur.

La suspension administrative ne doit pas être confondue avec l’invalidation ou l’annulation du permis, elle n'est qu'une mesure provisoire dans l’attente d’une éventuelle décision judiciaire. Elle peut être décidée notamment en cas de conduite sous influence d'alcool ou de stupéfiants, d'un refus de se soumettre aux tests, d'un excès de vitesse supérieur à 40 km/h, d'un délit de fuite ou d'un accident ayant causé des dommages corporels par exemple (Article L224-1 du Code de la route).

Sa durée varie généralement de quelques semaines à six mois, mais peut atteindre un an pour les infractions les plus graves. Elle prend effet à la date de notification de la décision ou au début de la rétention du permis. Le préfet peut aussi suspendre le permis pour une durée indéterminée en cas d’inaptitude médicale constatée . Dans cet article, nous vous apportons des conseils d’experts et des modèles de lettre pour contester la suspension de votre permis de conduire à télécharger gratuitement au format Word ou PDF.

Exemples de courrier pour contester le retrait de son permis (Word ou PDF)

1 - Faire un recours gracieux de la suspension auprès du Préfet

Ce modèle de lettre permet à tout conducteur dont le permis de conduire a été suspendu à la suite d’une décision préfectorale de formuler un recours gracieux. Ce courrier, adressé directement au préfet ayant prononcé la suspension, vise à obtenir soit la mainlevée totale de la mesure, soit une réduction de sa durée en exposant les éléments personnels, professionnels ou médicaux justifiant une réévaluation de la décision.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 24 octobre 2025

Objet : Recours gracieux contre la suspension de mon permis de conduire

Madame la Préfète,

Par courrier en date du [date de notification], j’ai été informé(e) de la suspension de mon permis de conduire pour une durée de [durée] à la suite d’une infraction constatée le [date de l’infraction] à [lieu].

Je reconnais pleinement les faits qui m’ont conduit à cette sanction. Toutefois, je sollicite votre bienveillance afin d’annuler cette suspension [ou d’en réduire la durée], compte tenu des circonstances particulières qui l’entourent.

En effet, [expliquez brièvement le contexte de l’infraction ou les circonstances atténuantes : urgence familiale, erreur d’appréciation, conditions exceptionnelles, etc.]. Il s’agit de ma première infraction, et je n’étais ni sous l’emprise d’alcool ni de stupéfiants comme l’attestent les procès-verbaux joints à ce courrier.

La suspension actuelle de mon permis compromet gravement ma situation [professionnelle / familiale / médicale]. En tant que [fonction ou emploi], je dois me déplacer quotidiennement pour [décrire brièvement : exercer mon activité, accompagner mes enfants, etc.]. La perte de mon droit de conduire met donc en péril mon emploi et mes obligations familiales.

Conscient(e) de mes responsabilités et déterminé(e) à ne plus reproduire une telle erreur, je m’engage à respecter strictement le Code de la route et, si nécessaire, à suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière.

En vous remerciant par avance pour l’intérêt que vous porterez à ce recours, je vous prie de croire, Madame la Préfète, à l’assurance de ma haute considération.

2 - Faire un recours contentieux devant le tribunal administratif

Cet autre modèle de lettre vous permet de saisir le tribunal administratif dans le cadre d’un recours contentieux pour contester la décision de suspension administrative de votre permis de conduire. Cette démarche intervient après un recours gracieux infructueux ou en l’absence de réponse de la préfecture dans le délai imparti. La lettre expose clairement les faits, rappelle les démarches déjà effectuées et présente les arguments juridiques ou de fond justifiant une annulation ou une révision de la suspension.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 24 octobre 2025

Objet : Recours pour excès de pouvoir contre la décision de suspension de mon permis de conduire

Madame, Monsieur le Président du tribunal administratif,

Je soussigné(e), [Nom, prénom], demeurant [adresse complète], ai l’honneur de former le présent recours pour excès de pouvoir à l’encontre de l’arrêté préfectoral en date du [date de la décision], par lequel le préfet de [département] a prononcé la suspension de mon permis de conduire pour une durée de [durée].

Je conteste cette décision pour les motifs suivants :

  • D’une part, [exposer le ou les motifs d’illégalité : absence de base légale, erreur d’appréciation, disproportion manifeste de la sanction, vice de procédure, erreur matérielle, etc.] ;
  • D’autre part, [ajouter, le cas échéant, les éléments de contexte personnel ou professionnel justifiant une réévaluation de la mesure].

Malgré mon recours gracieux déposé auprès de la préfecture de [nom de la préfecture] en date du [date du recours gracieux], cette dernière est restée sans réponse / m’a notifié un refus le [date du refus].

Cette suspension me cause un préjudice sérieux dans ma vie quotidienne, en particulier dans l’exercice de mes fonctions de [profession] pour lesquelles l’usage d’un véhicule est indispensable. De plus, [ajouter si pertinent : il s’agit de ma première infraction, aucun accident n’a été causé, je ne présentais aucun signe d’alcoolémie ou de consommation de stupéfiants, etc.].

En conséquence, je demande respectueusement au tribunal administratif d’annuler l’arrêté de suspension pris à mon encontre et de constater son illégalité pour les motifs exposés ci-dessus.

Je joins à la présente requête l’ensemble des pièces justificatives nécessaires à l’instruction du dossier (copie de la décision contestée, avis de rétention, rapports de contrôle, justificatifs professionnels, etc.).

Je vous prie de croire, Madame, Monsieur le Président, à ma très haute considération.

Comment faire un recours gracieux après la suspension du permis de conduire ?

Le conducteur sanctionné peut toujours contester une suspension administrative de son permis de conduire. Pour cela, deux principales voies existent : le recours gracieux auprès de la préfecture, qui est généralement la démarche la plus simple et rapide, et le recours contentieux devant le tribunal administratif (appelé aussi recours pour excès de pouvoir), qui exige de démontrer que la décision préfectorale est illégale, mais constitue une procédure plus longue et complexe. En cas d'urgence particulière liée à des raisons familiales ou professionnelles, il est possible de déposer un recours en référé-suspension auprès du tribunal administratif, procédure pour laquelle le recours à un avocat est fortement conseillé.

Le recours gracieux est souvent la meilleure stratégie initiale. Il vise à obtenir la levée immédiate de la suspension ou une réduction de sa durée. Pour ce faire, le conducteur doit adresser une lettre motivée directement au préfet du département ayant pris la décision, dans un délai strict de deux mois à compter de la notification de la suspension par lettre recommandée avec accusé de réception. Ce recours doit exposer clairement les raisons pour lesquelles la sanction paraît disproportionnée au regard de la situation du conducteur comme la nécessité de conduire pour exercer son emploi, des motifs familiaux impérieux ou des erreurs dans le dossier administratif.

Le préfet dispose de deux mois pour répondre. Sans réponse à l’issue de ce délai, la demande est réputée rejetée. Le conducteur peut alors saisir le ministère de l’Intérieur par un recours hiérarchique (mais cette procédure est peu courante et rarement efficace) ou déposer un recours contentieux devant le tribunal administratif compétent (plus d'infos ici).

Le conseil de l'expert : le recours gracieux n’interrompt pas la suspension : continuez à respecter la mesure tant qu’aucune décision de mainlevée n’a été notifiée !

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