Modèles de lettre pour exercer un droit de réponse dans les médias ou la presse

Relecture le par Gaël THIRION © Lettres-Gratuites.com

Le droit de réponse est un mécanisme juridique qui permet à toute personne physique ou morale de demander la publication de sa propre version des faits dans le même média où elle a été mise en cause ou lorsque des éléments diffusés ont porté atteinte à son honneur ou à sa réputation. Sa finalité est double : préserver le droit à l’information du public, tout en garantissant le respect des droits fondamentaux des personnes citées.

Initialement consacré par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse (Article 13), le droit de réponse a été progressivement étendu à l’ensemble des supports médiatiques. Il s’applique désormais aussi bien à la presse écrite qu’aux médias audiovisuels (Article 6 de la loi n° 82-652 du 29 juillet 1982) et aux services de communication en ligne (Article 6 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 sur la confiance dans l'économie numérique - LCEN), avec des adaptations apportées récemment par la loi SREN de 2024.

Le droit de réponse peut être exercé dès lors que la personne est expressément nommée ou identifiable, même si l’auteur du contenu n’avait pas d’intention de nuire. Cette procédure est gratuite, mais elle reste encadrée par des conditions strictes. Elle doit notamment être engagée dans un délai de trois mois à compter de la diffusion publique de l’article, de l’émission ou de la publication en ligne. Dans cet article, nous vous proposons un éclairage pratique et des conseils d'experts, ainsi que des modèles de lettre de droit de réponse adaptés à la presse écrite et aux médias audiovisuels. Nos exemples sont à télécharger gratuitement aux formats Word et PDF.

Exemples pour répondre à un article de presse ou un reportage TV (Word ou PDF)

1 - Demander un droit de réponse après un article de presse écrite ou internet

Dans le cas d’un article publié dans la presse écrite ou sur un site Internet qui met en cause une personne de manière directe ou identifiable, il est possible d’exercer un droit de réponse formel. La lettre ci-dessous permet de réagir à un contenu contesté, en reprenant les passages en question et en demandant leur rectification ou un éclaircissement publié dans les mêmes conditions que l’article initial.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 26 octobre 2025

Objet : Exercice du droit de réponse - LRAR

Madame, Monsieur le Directeur de la publication,

Je fais suite à l’article paru dans votre journal [Nom du titre de presse] en date du [date] / ou publié sur votre site internet le [date], dans lequel j’ai été expressément cité(e) / identifiable. Par la présente, je souhaite exercer mon droit de réponse conformément à l’Article 13 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et à l’Article 6-IV de la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique.

En effet, cet article comporte à mon encontre des propos inexacts, partiaux et de nature à porter atteinte à mon honneur et à ma réputation. Je conteste en particulier les passages suivants :

  • [Reproduire ici mot pour mot les extraits incriminés de l’article]
  • [Reproduire ici mot pour mot les extraits incriminés de l’article]

Afin de rétablir la réalité des faits, je vous prie de bien vouloir publier le texte rectificatif suivant, dans les mêmes conditions de visibilité et de diffusion que l’article initial, et ce dans le délai légal de trois jours à compter de la réception de la présente :

[Insérer ici votre texte de réponse, strictement limité aux faits mentionnés dans l’article]

Sans retour de votre part dans un délai légalement imparti, je me réserve la possibilité d’engager toute action nécessaire pour faire valoir mes droits, y compris sur le fondement de la diffamation ou de l’atteinte à ma réputation.

En vous comptant sur votre diligence, je vous prie de croire, Madame, Monsieur le Directeur de la publication, à mes salutations distinguées.

2 - Demander un droit de réponse après un reportage audiovisuel

Ce modèle de lettre s’adresse aux personnes souhaitant exercer un droit de réponse à la suite d’un reportage ou d’une séquence diffusée à la radio, à la télévision ou sur un média audiovisuel en ligne. Il permet de demander la diffusion d’un message rectificatif dans des conditions d’audience équivalentes, comme le prévoit la législation française en matière de communication audiovisuelle.

Nom et Prénom Adresse postale Code Postal - Ville Téléphone - Email
Nom du destinataire Adresse complète Code Postal - Ville Fait à Ville, le 26 octobre 2025

Objet : Exercice du droit de réponse - LRAR

Madame, Monsieur,

Je me réfère au reportage diffusé le [date], sur la chaîne [Nom de la chaîne] / lors du programme [Nom de l’émission], dans lequel j’ai été directement cité(e) ou évoqué(e). Par la présente, j’entends exercer mon droit de réponse conformément aux dispositions légales applicables au secteur audiovisuel.

Le contenu diffusé comporte, à mon encontre, des affirmations erronées et susceptibles de porter atteinte à mon honneur et à induire en erreur les téléspectateurs / auditeurs. Je souhaite, à ce titre, contester notamment les passages suivants :

[Reproduire ici les extraits précis du reportage incriminé]

Afin de répondre à ces éléments, je vous prie de bien vouloir assurer la diffusion du texte suivant, dans les mêmes conditions de temps, de programme et d’audience que le reportage initial, et ce dans le délai légal de huit jours à compter de la réception de la présente :

[Insérer ici votre texte de réponse, limité aux faits abordés dans le reportage]

En l’absence de diffusion conforme dans ce délai, je me verrai contraint(e) d’engager les démarches nécessaires pour faire valoir ce droit devant les juridictions compétentes.

Dans l’attente de votre retour et de la diffusion de cette réponse, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, à mes salutations respectueuses.

Comment exercer son droit de réponse ?

Pour être recevable, la demande de droit de réponse doit obligatoirement être adressée au directeur de la publication du média concerné, faute de quoi elle sera déclarée irrecevable. L’envoi par lettre recommandée avec accusé de réception reste la meilleure garantie pour conserver une preuve de sa démarche. Lorsqu’il s’agit d’un site internet ne mentionnant pas clairement son responsable, la demande peut être transmise au propriétaire du nom de domaine ou, à défaut, à l’hébergeur identifié via les mentions légales ou la base Whois.

Le contenu de la réponse doit respecter certaines conditions strictes : il doit être conforme aux bonnes mœurs et à l’ordre public, ne pas contenir de termes diffamatoires ou injurieux, ni causer de préjudice à des tiers ou au journaliste concerné. Par ailleurs, il doit se limiter exclusivement aux faits ou opinions publiés dans l’article initial. Aussi, sa longueur ne peut excéder la taille de l’article incriminé et est plafonnée à 200 lignes pour la presse écrite et à 200 mots pour les publications en ligne.

Sur le fond, le texte de réponse doit identifier clairement les propos contestés et apporter les éléments permettant de rétablir la réalité des faits ou de faire entendre la position de la personne mise en cause. Il n’est pas nécessaire de prouver l’existence d’un préjudice pour l’exercer : le droit de réponse est un droit autonome.

Une fois la demande reçue, le média est tenu de publier la réponse dans des conditions analogues à celles de l’article initial dans un délai maximum de 3 jours pour la presse écrite et les services de communication en ligne, et de 8 jours pour les médias audiovisuels, lors d’une diffusion équivalente en audience. En cas de non-respect, le directeur de la publication s’expose à une amende pouvant atteindre 3 750 € ainsi qu’à des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi.

Le conseil de l'expert : le droit de réponse ne peut être exercé que par la personne directement mise en cause ou par son avocat spécialement mandaté à cet effet.

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